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L’insuffisance cardiaque au laboratoire

publié le : 14 mars 2017

 

 

Qu’est-ce que l’insuffisance cardiaque ?

L’insuffisance cardiaque est une maladie qui reflète une défaillance fonctionnelle du cœur

Le muscle cardiaque n’est plus en mesure de pomper suffisamment de sang ni d’assurer le débit sanguin nécessaire aux besoins en oxygène et en éléments nutritifs de l’organisme. Dans un premier temps, le cœur tente de s’adapter en accélérant ses battements puis en augmentant son volume, mais ce surcroît de travail aggrave la maladie.

Chaque année, l’insuffisance cardiaque provoque directement 23 000 décès1 en France. Si l’on ajoute les décès dont l’insuffisance cardiaque est une cause indirecte, le nombre total s’élève à près de 100 000 .

Les différentes formes d’insuffisance cardiaque

L’insuffisance cardiaque existe sous deux formes : l’insuffisance cardiaque chronique et l’insuffisance cardiaque aiguë.

L’insuffisance cardiaque chronique est la forme la plus fréquente et la plus répandue. Elle se caractérise par une apparition lente et progressive des symptômes, lesquels ont tendance à s’aggraver au fil du temps.

L’insuffisance cardiaque aiguë, à l’inverse, apparaît brutalement et se manifeste par des symptômes d’emblée sévères. Elle peut être due à des lésions cardiaques soudaines (provoquées par un infarctus du myocarde par exemple), mais peut également correspondre à une aggravation (« décompensation ») d’une insuffisance cardiaque chronique.

L’insuffisance cardiaque est une maladie qui reflète une défaillance fonctionnelle du cœur Si elle n’est pas traitée, l’insuffisance cardiaque peut évoluer jusqu’au décès du patient. Sous traitement, la maladie peut être maîtrisée.

L’insuffisance cardiaque en chiffres

En France, on estime que 2,2% de la population de plus de 18 ans, soit 1,13 million d’adultes, est atteinte d’insuffisance cardiaque chronique. Une prévalence qui s’élèverait à 15% après 70 ans . Avec le vieillissement de la population, la fréquence de cette maladie a d’ailleurs pratiquement doublé en dix ans . Malgré une meilleure prise en charge des maladies cardiovasculaires, cette tendance devrait se poursuivre dans les années à venir.

Selon la Fédération Française de Cardiologie, l’insuffisance cardiaque entraîne 575 hospitalisations par jour : un nombre qui ne cesse d’augmenter.

Après une hospitalisation pour insuffisance cardiaque sévère:

Près de 11 % des patients décèdent pendant leur séjour à l’hôpital ou dans les 30 jours qui suivent

Près de 40 % des patients décèdent dans les 6 mois à 2 ans après leur hospitalisation

La moitié des patients décède dans les 5 ans après leur hospitalisation

Le risque de réadmission à l’hôpital pour une complication cardiaque est multiplié par deux

Les causes de l’insuffisance cardiaque

Les principales causes de l’insuffisance cardiaque sont des lésions irréversibles du muscle cardiaque dues à une affection du cœur, actuelle ou passée :

L’infarctus du myocarde (IDM)

L’hypertension artérielle (HTA)

Des troubles du rythme cardiaque, une maladie des artères (coronaires) qui irriguent le cœur, un rétrécissement des valves du cœur, une maladie du muscle cardiaque, ou, plus rarement, une malformation cardiaque.

Les facteurs de risque de l’insuffisance cardiaque

Certaines personnes ont plus de risques que d’autres de développer une insuffisance cardiaque.

Les principaux facteurs de risque sont l’obésité, le tabagisme, l’hypertension artérielle, le diabète et l’âge.

Les symptômes de l’insuffisance cardiaque chronique

Au début de la maladie, l’insuffisance cardiaque n’est pas toujours perceptible : le premier stade de la maladie est asymptomatique, c’est-à-dire sans manifestations apparentes. D’autre part, les symptômes de l’insuffisance cardiaque peuvent ne pas être spécifiques (fatigue, difficulté respiratoire, essoufflement, vertiges, troubles du sommeil…), et risquent alors d’être sous-estimés ou confondus avec ceux d’une autre maladie. À un stade plus avancé de la maladie, certains signes sont plus évocateurs de l’insuffisance cardiaque, telle l’apparition d’œdèmes au niveau des chevilles, des mains et du visage, des difficultés respiratoires et un essoufflement qui s’amplifient.

Une difficulté respiratoire et une fatigue chronique inexpliquée doivent faire penser à une insuffisance cardiaque. Survenant d’abord à l’effort, ces deux symptômes finissent par affecter le patient même au repos.

Les traitements de l’insuffisance cardiaque

Plus la prise en charge de l’insuffisance cardiaque est précoce, meilleures sont les chances de stabiliser cette maladie, d’avoir une meilleure qualité de vie et d’éviter les complications. Elle repose essentiellement sur les traitements médicamenteux et sur l’hygiène de vie.

Des changements du mode de vie sont systématiquement recommandés par le médecin. Arrêter de fumer, limiter sa consommation de sel, perdre du poids… sont autant de résolutions permettant d’atténuer certains symptômes de l’insuffisance cardiaque et de prévenir le risque de complications. g De nombreux médicaments sont indiqués pour traiter l’insuffisance cardiaque, tels que les diurétiques, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion et les bêtabloquants. La plupart du temps, ils doivent être pris à vie.

En cas d’atteinte sévère et de réponse insuffisante aux traitements liées à un trouble du rythme cardiaque, l’implantation d’un stent (dispositif de resynchronisation cardiaque) peut être envisagée. Il s’agit d’un dispositif aidant les cavités du cœur à battre à nouveau correctement.

Depuis plusieurs années, les cardiologues peuvent recourir au défibrillateur implantable, dispositif surveillant en continu le rythme cardiaque et déclenchant un choc électrique en cas de nécessité.

Une intervention chirurgicale est indiquée en cas d’anomalie des valves. Une transplantation cardiaque est envisagée lorsque l’insuffisance cardiaque est devenue particulièrement handicapante et irréversible.

Zoom sur les facteurs de risque de l’insuffisance cardiaque

L’hypertension artérielle

Le diabète

Le taux de cholestérol élevé

Le tabagisme

Les personnes souffrant ou ayant souffert d’une affection du cœur sont par ailleurs particulièrement exposées à ce risque.

L’angine de poitrine (obstruction partielle d’une des artères coronaires qui irriguent le cœur) et une atteinte des valves cardiaques peuvent aboutir à une insuffisance cardiaque.

L’infarctus du myocarde constitue la première cause d’insuffisance cardiaque. Ainsi, 40% des patients ayant fait un infarctus du myocarde développeront une insuffisance cardiaque.

Les troubles du rythme cardiaque (fibrillation auriculaire par exemple), les maladies du muscle cardiaque, les affections pulmonaires chroniques, l’hyperthyroïdie ou le lupus peuvent également engendrer une insuffisance cardiaque.

Prévention primaire : 

La prévention primaire consiste à adopter des règles d’hygiène de vie limitant le risque de développer une insuffisance cardiaque.

• Avoir une alimentation saine et équilibrée

• Pratiquer une activité physique régulière

• Ne pas fumer

• Faire régulièrement contrôler sa tension artérielle, son taux de cholestérol et sa glycémie (taux de sucre dans le sang)

Prévention secondaire

En cas d’insuffisance cardiaque avérée, ces règles d’hygiène de vie restent valables. Elles viennent renforcer l’action des traitements. Les mesures additionnelles à prendre sont les suivantes :

Avoir une alimentation pauvre en sel : l’apport quotidien ne doit pas excéder la quantité recommandée par le médecin ou le diététicien. En pratique, limiter la quantité de sel dans l’eau de cuisson, éviter de resaler les aliments, privilégier les aliments frais ou congelés au détriment des plats préparés, choisir une eau minérale pauvre en sodium et éviter les médicaments effervescents riches en sel.

Avoir une alimentation pauvre en graisses (lipides).

Réduire la quantité de liquides ingérés, pour limiter la rétention d’eau.

Avoir une activité physique adaptée : elle doit être modérée (pour éviter d’être essoufflé, d‘avoir des palpitations ou d’être fatigué), mais suffisante pour renforcer le muscle cardiaque.

L’intérêt des analyses biologiques dans le diagnostic précoce et le suivi de l’insuffisance cardiaque:

À votre arrivée au laboratoire de biologie médicale, une prise de sang sera réalisée. Les substances présentes dans votre sang seront alors analysées afin d’établir un diagnostic biologique précis. Le NT-proBNP et le BNP sont des substances produites par le cœur qui circulent dans le sang. Dans l’insuffisance cardiaque, leur dosage permet de déceler un dysfonctionnement cardiaque, d’évaluer le stade de gravité et de suivre l’efficacité de la prise en charge du patient.

Le diagnostic précoce de l’insuffisance cardiaque chronique peut être réalisé chez les personnes qui présentent des symptômes de type difficulté respiratoire, essoufflement, œdèmes. Le dosage du NT-proBNP, réalisé grâce à une simple prise de sang, va orienter le médecin. Un résultat supérieur à 125 ng/L justifie la réalisation d’examens complémentaires et l’orientation du patient vers un cardiologue.

L’intérêt des analyses biologiques dans le diagnostic de l’insuffisance cardiaque aigüe:

Dans un contexte d’urgence, le manque de spécificité des signes cliniques associé à un électrocardiogramme incertain peut poser un problème de diagnostic au médecin. Dans ce contexte, le médecin peut s’appuyer sur le résultat du dosage du NT-proBNP par exemple.

L’intérêt des analyses biologiques dans le suivi du traitement:

Une fois le traitement instauré, le patient sera vraisemblablement suivi à vie. L’implication du patient passe nécessairement par une bonne observance du traitement. Celui-ci devra régulièrement consulter son médecin qui lui prescrira éventuellement, des examens complémentaires tel que le dosage du NT-proBNP. Réalisé en moyenne tous les 6 mois, ce dosage permet de suivre l’évolution de l’insuffisance cardiaque, indiquant ainsi si le traitement est efficace ou s’il faut l’ajuster.